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La traque a duré un an, une éternité. Yahya Sinouar, cerveau de l’attaque du 7-Octobre, a finalement été tué par l’armée israélienne, qui a révélé sa mort, jeudi 17 octobre. Cette victoire, l’Etat hébreu ne l’a pas obtenue grâce aux radars qui sondaient le sous-sol de Gaza, dans l’espoir de localiser le chef du mouvement islamiste dans l’immense réseau de tunnels qu’il avait contribué à édifier. L’ennemi public numéro un d’Israël n’a pas non plus été éliminé dans l’une de ces opérations commando, déclenchées sur la base de renseignements, qui l’ont parfois raté d’un cheveu. Le fugitif qui passait pour se terrer dans les bunkers souterrains, où il était supposé garder autour de lui un groupe d’otages israéliens utilisés comme boucliers humains, a trouvé la mort au cours d’un échange de feu avec une patrouille israélienne, à Rafah, dans le sud de l’enclave.
Les soldats ignoraient qu’ils tiraient sur l’homme le plus traqué par leur pays. Jeudi soir, les autorités israéliennes ont diffusé une vidéo supposée montrer les derniers instants de Yahya Sinouar, filmés par un drone. On y voit un homme blessé, assis dans un fauteuil dans une maison en ruines. Dans un ultime sursaut, il jette un bâton en direction de l’appareil qui l’observe. Un tir de l’armée fera ensuite tout exploser. On retirera trois corps des décombres, dont le sien, en partie reconnaissable. Des analyses d’ADN et l’empreinte de ses dents, conservées par la police depuis son long passage dans les prisons israéliennes, ont permis de l’identifier formellement. Avec Sinouar disparaît le dernier membre du trio à l’origine du bain de sang du 7-Octobre et de la guerre dévastatrice qui a suivi : Mohammed Deif, le chef de la branche militaire du Hamas, a été tué dans une frappe en juillet, et Marwan Issa, son second, a été éliminé en mars.
Avant cette ultime sortie en surface, Yahya Sinouar était supposé avoir passé un an sous terre, dans son dédale de tunnels, communiquant avec l’extérieur au moyen de messagers, notamment pour transmettre ses instructions concernant les négociations de cessez-le-feu. Il conditionnait la fin des hostilités à un accord de libération croisée, entre les otages israéliens (sur les 250 du départ, il en reste 101, selon Israël, dont la moitié seraient morts) et des prisonniers palestiniens, et à un retrait complet de l’armée israélienne de Gaza. C’est ainsi qu’il espérait émerger victorieux des ruines de la bande côtière.
Les rangs de ses coursiers, dont certains faisaient partie de ses proches depuis ses deux décennies en prison, s’étaient éclaircis, à mesure qu’ils étaient éliminés par l’armée israélienne. Ces derniers temps, Yahya Sinouar avait cessé d’envoyer des consignes, faisant naître l’hypothèse qu’il ait pu être tué par l’armée sans qu’elle le sache, au détour d’un bombardement sur Gaza.
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